jeudi 2 décembre 2021

Première interaction avec un humain

 

Robot Ameca : Première interaction avec un humain

par Mariyem BENKIRANE ( Journaliste stagiaire ) le Lundi 27 Décembre 2021





La société britannique Engineered Arts basée à Cornwall est de retour avec une autre vidéo de son robot humanoïde Ameca, qui est récemment devenu célèbre pour avoir présenté les expressions humaines les plus précises parmi tous les robots. 

Récemment, de nouvelles images d’un androïde équipé d’une intelligence artificielle de pointe réagissant aux ingénieurs envahissant son « espace personnel » ont fait le buzz sur le net. La société de technologie britannique Engineered Arts a révélé ce mois-ci un robot incroyablement réaliste avec des traits et des expressions faciales qui peuvent « développer une interaction » avec les humains. 
 
L’androïde, surnommé Ameca, utilise des caméras haute résolution pour que les yeux scannent leur environnement et réagissent en conséquence. Disponible à l’achat ou à la location pour une somme non divulguée, l’androïde a un visage gris et des bras mobiles et est présenté comme «la plate-forme robotique humanoïde parfaite pour l’interaction homme-robot ». Il peut sourire, cligner des yeux régulièrement, haleter sous le choc, se gratter le nez ou même avoir un concours de regard fixe avec son propriétaire ainsi que de nombreuses autres fonctionnalités de haute technologie. 
 
Selon l’entreprise, il peut « établir une relation instantanée avec n’importe qui » en raison de sa nature personnelle. « L’intelligence artificielle de type humain a besoin d’un corps artificiel de type humain», écrit Engineered Arts à propos d’Ameca dans un communiqué officiel. 
 
Dans une vidéo récemment publiée, Ameca répond avec fluidité à un ingénieur agitant un doigt devant son nez, fronçant son visage avec un mépris apparent avant de lever le bras pour éloigner l’humain. Il redresse ensuite son visage et regarde directement dans le canon de l’appareil photo. Le robot est conçu comme une plate-forme connectée au cloud afin de tester les systèmes d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique. 
 
La convivialité du robot en fait «la plate-forme idéale pour développer l’interaction entre nous, les humains et n’importe quel métaverse ou royaume numérique », a déclaré la société. Engineered Arts espère qu’Ameca offre aux gens un aperçu de l’avenir parce qu’il « représente la pointe de la technologie de robotique humaine ». 
 
La société prévoit de rendre le robot plus mobile à l’avenir grâce à des mises à jour en raison de son interchangeabilité inhérente. Engineered Arts a été formé en 2005 et son premier robot était un « Thespian » mécanique conçu pour la scène. La firme a pour objectif d’accélérer les interactions entre les humains et les machines et de donner un véritable sentiment d’interaction. Les réactions sur Internet envers Ameca sont pour la plupart extrêmement positives à ce stade.





 
Il se trouve que les objets transparents ou réfléchissants que l’on trouve couramment dans une maison (un verre ou tout autre objet en verre, des objets chromés ou laqués, etc.) perturbent la plupart des robots. « Pour surmonter cela, les roboticiens du TRI ont développé une nouvelle méthode d’entraînement pour percevoir la géométrie 3D de la scène tout en détectant des objets et des surfaces », explique Max Bajracharya, vice-président de la robotique chez TRI. Grâce à des capteurs de sensibilité améliorés, le robot est également capable de saisir convenablement des objets mous — typiquement un ours en peluche qui traînerait au sol. 

 
 

Le robot Walker X développé par UBTECH Robotics est assez similaire au T-HR3 en termes de capacités, mais a une apparence un peu plus « humaine ». La dernière mise à niveau de l'engin, présentée cet été, lui permet d’effectuer un éventail beaucoup plus large de tâches ménagères, telles que servir du thé, arroser des plantes, essuyer des surfaces ou manipuler des appareils ménagers (machine à café, aspirateur, etc.). Grâce à des algorithmes de mouvement avancés, il peut en outre s’adapter à des environnements complexes (escaliers, terrain en pente ou accidenté, etc.). 

Bien que ces performances robotiques soient impressionnantes, on est encore loin d’un robot humanoïde convaincant au niveau de l’esthétique et de la stabilité. Sur ce point, la start-up britannique Engineered Arts a fait ses preuves : son robot baptisé Ameca est l’un des automates humanoïdes les plus réalistes jamais conçus. Certes, il est dépourvu de jambes et d’intelligence artificielle et ne peut pour le moment qu’exécuter des mouvements prédéfinis. Mais ces derniers sont emprunts d’un réalisme sans précédent, tant au niveau des mouvements corporels que des expressions faciales, comme on peut le voir dans la vidéo suivante. Combiné à une interface d’IA développée par une société tierce, il pourrait véritablement s’approcher de l’image que l’on se fait d’un assistant domestique humanoïde. 


          Le nouveau compagnon du futur


À savoir qu’Elon Musk a lui aussi annoncé lors du Tesla AI Day qui s’est tenu au mois d’août, qu’il préparait actuellement un prototype de robot humanoïde qui pourrait être prêt dès l’année prochaine. Ce Tesla Bot, d’environ 1,7 mètre, pourrait être capable d’effectuer n’importe quelle tâche répétitive et/ou pénible, dans un contexte domestique ou professionnel, comme porter et déplacer des objets (jusqu’à vingt kilos), faire des courses, etc. Le PDG de Tesla précise que son robot sera « amical » et qu’il ne se déplacera qu’à 8 km/h — « ce qui permet potentiellement de lui échapper s’il devient menaçant », plaisante l’homme d’affaires. Ce robot sera équipé du Full Self-Driving présent dans les voitures de la marque et de caméras similaires à celles qui guident l’Autopilot. 

Le Tesla Bot a été présenté comme un robot capable de gérer des tâches répétitives à la place des humains. Mais son aspect humanoïde pourrait contribuer à en faire un compagnon robotisé avec sa propre personnalité. 

 
 

Durant l'été, Elon Musk a frappé fort durant un évènement de Tesla consacré à l'intelligence artificielle en annonçant le Tesla Bot, un robot humanoïde qui sera en principe capable de remplacer l'humain sur des tâches répétitives et basiques grâce à son intelligence embarquée et ses capteurs. 

La présentation a mis l'accent sur sa nature fonctionnelle et utilitaire tout en précisant qu'il s'agissait d'un robot destiné à évoluer parmi les humains et qu'il avait une vocation à adopter un comportement "friendly". Pas question d'en faire un terminator. 

Dans une interview, Elon Musk est revenu sur le projet du tesla Bot et sur sa nature en indiquant qu'il pourrait devenir à terme un véritable assistant, voire un compagnon pour les humains, à l'image des robots C-3PO et R2-D2 de la saga star Wars. 



 
Si la fonction première reste dans un premier temps le remplacement de l'humain pour des tâches répétitives, "les possibilités sont infinies" et le Tesla Bot pourrait évoluer vers un statut de compagnon robotisé à plus long termes. 

Elon Musk imagine même le développement d'une personnalité qui sera d'une certaine façon spécifique en évoluant en fonction des expériences vécues auprès de son propriétaire, de sorte que chaque robot serait différent et n'adopterait pas un comportement identique en fonction des situations. 

En attendant, Tesla devrait en principe disposer d'un prototype fonctionnel d'ici la fin de l'année prochaine. 


Un secteur qui peine à trouver son public


Aussi prometteurs que soient ces différents projets, leur commercialisation à grande échelle n’est cependant pas pour demain. Un certain nombre d’experts voient des assistants robotiques dans notre avenir, dont Rob Coneybeer, co-fondateur de la société de capital-risque Shasta Ventures, rapporte Futurism, mais pas avant au moins 20 ou 25 ans. Pour commencer, bien que ce type de produit fasse a priori l’objet d’une forte demande, il se pourrait que les consommateurs n’y soient pas encore tout à fait réceptifs. Le secteur n’a en tout cas jamais vraiment décollé jusqu’à présent. 

Pour preuve, le robot Asimo développé par Honda. Présenté pour la première fois en l’an 2000 et considéré comme le premier robot à marcher sur deux jambes, ce robot humanoïde « le plus avancé au monde » (dixit le site du projet) avait pourtant pas mal évolué : la dernière version en date, présentée en 2011, était capable d’évoluer sur des terrains accidentés, de se déplacer à 9 km/h, d’ouvrir une bouteille et de servir un verre, et même de parler la langue des signes. Il n’a toutefois jamais été commercialisé et Honda a officiellement mis fin à son développement en 2018. Le constructeur met aujourd’hui sa technologie à profit dans les motos et les voitures de la marque, ainsi que dans des dispositifs de rééducation utilisés en physiothérapie. 


De même, le robot Pepper, présenté en 2014 par SoftBank Robotics (anciennement Aldebaran Robotics), a connu un succès mitigé. Ce robot humanoïde, conçu à l’origine pour un usage professionnel (relation client), était capable de reconnaître certaines émotions humaines (à partir des expressions faciales, du ton et du champ lexical de son interlocuteur) et de réagir en conséquence. Il fut commercialisé pour la première fois en 2015, au Japon, en tant que robot compagnon : les mille premiers robots se sont vendus en une minute ! Il fut ensuite lancé en Europe et aux États-Unis, servant d’hôte d’accueil dans certaines entreprises et divers lieux publics. Mais en sept ans, seules 27 000 unités ont été vendues. En juillet 2021, face à une baisse de la demande, SoftBank annonce qu'elle arrête la production. 


Le concept répond-il à un vrai besoin ? 


En ce qui concerne Pepper, des fonctionnalités jugées trop limitées et des dysfonctionnements relativement fréquents pourraient expliquer que le public n’ait finalement pas adhéré au concept. Les autres projets apparaissent plus dignes de confiance, mais force est de reconnaître que parmi les projets en cours — hormis celui d’Engineered Arts — peu affichent une apparence réellement humanoïde, ce qui, pour certains experts, demeure fondamental. « On dit souvent qu’une forme humaine est utile parce que le robot peut utiliser les mêmes outils et le même environnement qu’un humain, mais une autre raison importante est que les humains trouvent qu’il est plus facile de contrôler les robots de forme humanoïde », déclarait dans un communiqué Tomohisa Morida, chef de l’équipe de développement du T-HR3. 

Sur ce point, Hanson Robotics se démarque réellement de ses concurrents. Ses robots ressemblent vraiment à des humains, leur tête est même recouverte d’une peau synthétique en silicone, spongieuse et flexible. Ils sont en outre capables de reproduire une large gamme d’expressions faciales. Son robot Sophia — célèbre pour avoir obtenu la citoyenneté arabe en 2017 — est ainsi considéré comme l’un des robots humanoïdes les plus sophistiqués jamais construits. Ses réseaux neuronaux lui permettraient de percevoir les émotions d’une personne selon l’expression de son visage et le timbre de sa voix. 

Cela dit, certains experts en IA demeurent sceptiques, arguant qu’elle ne fait guère mieux que les chatbots conçus pour formuler des réponses toutes faites en fonction de certains mots-clés. Elle n’a pas non plus été conçue pour réaliser des tâches domestiques, mais Hanson a publié la plateforme de robotique cognitive sur laquelle repose son robot pour permettre à d’autres équipes de développer d’autres applications et services. 


Démocratiser l’usage d’un robot domestique humanoïde ne sera pas une mince affaire. L’idée est séduisante en théorie, encore faut-il qu’elle soit accessible au plus grand nombre (financièrement parlant) et que l’investissement soit réellement justifié. Il y a quelques années, Greg Shirakyan, ingénieur chez Microsoft Robotics, a évoqué trois raisons pouvant expliquer l’absence de robots domestiques dans nos foyers : 1) nos environnements privés sont pensés pour être utilisés par des humains et non par des machines ; 2) le manque d’intelligence sociale du robot ; 3) l’absence d’une idée précise de ce à quoi devrait ressembler un robot domestique.


Il se trouve que la plupart des tâches domestiques considérées comme utiles peuvent aujourd’hui déjà être prises en charge par de nombreux appareils connectés. Et si les prototypes de robots existants sont effectivement capables d’effectuer plusieurs tâches, ils ne sont pas non plus complètement autonomes. En quoi un androïde qui passerait l’aspirateur serait-il plus intéressant qu’un « simple » aspirateur-robot ? 

Les robots doivent-ils nécessairement nous ressembler pour faire le travail que nous voulons qu’ils effectuent ? Le public est-il vraiment prêt à débourser une somme importante (la version professionnelle de Pepper s’est vendue à 20 000 euros !) pour qu’un robot lui serve son jus d’orange tous les matins ? 

En dehors d’un véritable rôle d’assistant, accompagnant les personnes âgées et/ou à mobilité réduite, pas sûr que le public a réellement envie d’accueillir une aide-ménagère synthétique chez lui, du moins pour le moment. Cependant, le jour où de telles machines sophistiquées, entièrement autonomes et effectuant toutes les tâches ménagères sans accroc, seront disponibles (d’ici une trentaine d’années selon certains experts), le discours sera différent. 

 

Conclusion

                                     EN CONCLUSION                                Un sujet dont j 'ai pris plaisir à développer, beaucou...